La "Réaction latine" de l'été – Apprentissage au premier °
Je sens une rumeur gronder. On l'aurait presque oublié... c'est l'été – un bien beau marronnier.
Puis-je retrouver ce goût de liberté ; ce quelque chose des terrasses dorées, près du canal ; ce parc ouvert, rouge de musiques florales ; ses tuileries de fontaines, tard le matin, odeur rosée d'asphalte...
L'expérience a, tout à l'heure, fonctionné. Quand un rayon de soleil – ténor déchiré – est venu, contre la vitre froide, délicieusement me chauffer.
Et soudain, il y eut dans l'air un ravissement céleste, une pluie de tango tropical. Saxophone puissant, gutturale, sur le trottoir mouillé reluisait. Dur de rocaille et pourtant plus évanescent qu'un divin puros.
Ah, ne peux plus supporter la lumière atomique des lampes ; les phalènes de nuit sur les phares-tempêtes. Veux revoir le jour.
Ça commence. Il y a des pincements de basse éloignée ; elles posent une cadence suspendue. La caisse claire et un tome agile répondent à contre sens – bien qu'absolument dans le rythme – : doux préliminaires annonçant l'émoi saxophonique. Pas deux mesures, ni une. Avant qu'il ne souffle, c'est bien Gato Barbieri. Sa miraculeuse voix de tête, copiant à s'y méprendre les vibrations d'un gosier féminin, vagabondait à tire d'aile dans la grande sonorité du plein air.
Ruby baby, ton chant est obsédant.
Tu racontes l'après free, clame - rigoureusement - l'oubli. Tes précédents chapitres je les avais tous écoutés. Pourtant fragile, j'ai le sentiment d'en découvrir de neuf sur toi, à chaque fois que je t'écoute Ruby, Ruby.
Lenny White, Steve Gadd, Paulinho da Costa, Bernard Purdie et Steve Jordan font jubiler les tomes aux peaux bronzées. Elles résonnent caliente. Des Réactions latines. Si, si, si. Faussement dangereuses et incroyablement envoutantes, les congas de Joe Clayton donnent la cadence, tonique et sensuelle, d'un rictus amoureux. On se voit galopant la pampa, les déserts de thym sur la Terre de Feu.
Une captivante séance d' U.V pour les esprits en romance !
La Nostalgie de Lee Ritenour sautille sur mes pensées de balcon, tandis qu'une grosse vague d'air libre vient dérouler le rideau lilas. Une irrépressible envie de respirer - très fort, lentement - et de danser ; seul ou accompagné. Joe Caro et David Spinozza, aux cordes sont survoltés.
J'aperçois les grands arbres voûtés qui marchaient tout au long de la route en braise, vers Buenos Aires ou Rosario. Entre les épines des Palo Borrachos, des oiseaux langoureux y gazouillaient des variations. A grandes enjambées, un saxophone mouillé vint s'y abriter. Son humeur violette sirote l'éclaircissement. Sans un seul mot, les seuls sons de bouches sont des hululements kaléidoscopiques, des onomatopées d'indiens, de simples rires d'enfants de nuit.
Au loin, des claquements de gorges font IKO, IKO.... on entendrait les inséparables sur la branche se bécoter et harmonieusement piapiater, langues liées, sans jamais se laisser.
Sunride. Je vois dans ma balade des champs à bascule défiler. Ils se déchirent en millier de petits boutons jaunes sur fond vert de gris. L'étang miroir reflète ses nuages moelleux. Je respirais maintenant le soleil. Le soir bleu allait tomber. Derrière la montagne découpée, baignait encore une lumière rouge éthéré. Claire et brillante, elle dore cette terre ridée, bourgeonne ses surfaces saturées. Des oiseaux de nuit, semblables à des feuilles blêmes, livrées au vent cuivré, venaient me dire Adios. S'il n'y a qu'un instrument, ils sont bien deux à écouter.
"Présence" pourrait définir ce concept en costume brodé. Minéral corindon, orchestre à chrome oxy, l'atmosphère inspirée parle d'émotions – un indiscutable baromètre. Tango de Minuit, je m'abandonne dans l'autre Amérique, cette Latine, une feuille de Maté à ma bouche ensoleillée.
Je sens une rumeur gronder. On l'aurait presque oublié... c'est l'été – un bien beau marronnier.
Puis-je retrouver ce goût de liberté ; ce quelque chose des terrasses dorées, près du canal ; ce parc ouvert, rouge de musiques florales ; ses tuileries de fontaines, tard le matin, odeur rosée d'asphalte...
L'expérience a, tout à l'heure, fonctionné. Quand un rayon de soleil – ténor déchiré – est venu, contre la vitre froide, délicieusement me chauffer.
Et soudain, il y eut dans l'air un ravissement céleste, une pluie de tango tropical. Saxophone puissant, gutturale, sur le trottoir mouillé reluisait. Dur de rocaille et pourtant plus évanescent qu'un divin puros.
Ah, ne peux plus supporter la lumière atomique des lampes ; les phalènes de nuit sur les phares-tempêtes. Veux revoir le jour.
Ça commence. Il y a des pincements de basse éloignée ; elles posent une cadence suspendue. La caisse claire et un tome agile répondent à contre sens – bien qu'absolument dans le rythme – : doux préliminaires annonçant l'émoi saxophonique. Pas deux mesures, ni une. Avant qu'il ne souffle, c'est bien Gato Barbieri. Sa miraculeuse voix de tête, copiant à s'y méprendre les vibrations d'un gosier féminin, vagabondait à tire d'aile dans la grande sonorité du plein air.
Ruby baby, ton chant est obsédant.
Tu racontes l'après free, clame - rigoureusement - l'oubli. Tes précédents chapitres je les avais tous écoutés. Pourtant fragile, j'ai le sentiment d'en découvrir de neuf sur toi, à chaque fois que je t'écoute Ruby, Ruby.
Lenny White, Steve Gadd, Paulinho da Costa, Bernard Purdie et Steve Jordan font jubiler les tomes aux peaux bronzées. Elles résonnent caliente. Des Réactions latines. Si, si, si. Faussement dangereuses et incroyablement envoutantes, les congas de Joe Clayton donnent la cadence, tonique et sensuelle, d'un rictus amoureux. On se voit galopant la pampa, les déserts de thym sur la Terre de Feu.
Une captivante séance d' U.V pour les esprits en romance !
La Nostalgie de Lee Ritenour sautille sur mes pensées de balcon, tandis qu'une grosse vague d'air libre vient dérouler le rideau lilas. Une irrépressible envie de respirer - très fort, lentement - et de danser ; seul ou accompagné. Joe Caro et David Spinozza, aux cordes sont survoltés.
J'aperçois les grands arbres voûtés qui marchaient tout au long de la route en braise, vers Buenos Aires ou Rosario. Entre les épines des Palo Borrachos, des oiseaux langoureux y gazouillaient des variations. A grandes enjambées, un saxophone mouillé vint s'y abriter. Son humeur violette sirote l'éclaircissement. Sans un seul mot, les seuls sons de bouches sont des hululements kaléidoscopiques, des onomatopées d'indiens, de simples rires d'enfants de nuit.
Au loin, des claquements de gorges font IKO, IKO.... on entendrait les inséparables sur la branche se bécoter et harmonieusement piapiater, langues liées, sans jamais se laisser.
Sunride. Je vois dans ma balade des champs à bascule défiler. Ils se déchirent en millier de petits boutons jaunes sur fond vert de gris. L'étang miroir reflète ses nuages moelleux. Je respirais maintenant le soleil. Le soir bleu allait tomber. Derrière la montagne découpée, baignait encore une lumière rouge éthéré. Claire et brillante, elle dore cette terre ridée, bourgeonne ses surfaces saturées. Des oiseaux de nuit, semblables à des feuilles blêmes, livrées au vent cuivré, venaient me dire Adios. S'il n'y a qu'un instrument, ils sont bien deux à écouter.
"Présence" pourrait définir ce concept en costume brodé. Minéral corindon, orchestre à chrome oxy, l'atmosphère inspirée parle d'émotions – un indiscutable baromètre. Tango de Minuit, je m'abandonne dans l'autre Amérique, cette Latine, une feuille de Maté à ma bouche ensoleillée.
On s' envole, ne pensant qu' à la richesse de la musique, oubliant les hommes, se penchant vers l' autre rive.
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