Pourquoi JASS ?

Pourquoi JASS ?
Le JAZZ a dans les veines du sang africain, c'est certain - jaja signifie "danser", jasi "être excité"- ; mais peut-
être aussi une racine enfouie, d'origine indonésienne -"jaiza" faisant écho aux sons des percussions. En français dirions-nous : "cela va faire jaser", parler ? Le 2 avril 1912, le Los Angeles Time évoque la jazz ball irrécupérable du lanceur Ben Henderson. Dérivé de l'argot, le mot jizz, renvoie à l'énergie, au courage et à la vigueur sexuelle. Le jasz a également l'odeur entêtante du JASMin, des parfumeries françaises de New-Orleans. A moins que l'étymologie du mot ne vienne de JASper, danseur esclave des années 1820, d'une plantation louisianaise ? Ou JASbo Brown, musicien itinérant et joueur de blues avant-gardiste de la fin du XIXe siècle ? Musique interdite, jouée dans les bordels, ce langage d'origine black american établit le lien indivisible entre le corps et l'esprit. Par la perpétuelle énergie de son discours, il puise dans l'Instant la force d'enrichir son long parcours, toujours bien vivant. J-ASS donne la fièvre et guérit ! Essayez-voir.

jeudi 28 juillet 2011

Pour des "états généraux du jazz"

Musiciens... Vos Papiers !



Les réflexions menées depuis le printemps par un collectif de musiciens et d'acteurs liés au monde du jazz,  ont abouti à un texte offensif, signé par une grande partie d'artistes actifs sur la scène musicale française.

Autour du pianiste Laurent Coq et de son audacieuse "Révolution de jazzmin" (http://revolution-de-jazzmin.blogspot.com/ ), figurent notamment Michel Portal, Lionel Belmondo, Guillaume de Chassy, Pierre de Bethmann, Pierrick Pédron, Géraldine Laurent, Julien Lourau, Henri Texier, Mohamed Gastli, Jérôme Sabbagh, Louis Winsberg ou encore China Moses.

Cette prise de position publique, qui appelle à des États généraux du Jazz, n'est, évidemment, qu'une étape destinée à rassembler au plus vite d'autres types de partenaires : le public, les professeurs de musique, les patrons de clubs, les organisateurs de festivals, les diffuseurs et, bien sur, les pouvoirs publics.

Par cette pétition, le peuple du jazz condamne l'appauvrissement de ce vaste courant artistique qui « perd chaque année en visibilité, englobé qu'il est dans les "musiques actuelles" dont il est la grande oubliée. Cette situation est d'autant plus inacceptable que le jazz n'a jamais été aussi riche et foisonnant » rapportent-ils.

http://www.petitionenligne.fr/petition/appel-a-des-etats-generaux-du-jazz/1288

Comme de nombreux passionnés, qui ne veulent voir l'art s'étioler ni se formater, et qui envisagent la musique – de tous genres – sous une forme libre et variée, je m'étais - moi aussi - fait relais de cette invective culturelle en avril dernier : http://jass-life.blogspot.com/2011/04/la-revolution-de-jazzmin-est-en-marche.html .

Francis Marmande, dans son article relayé dans Le Monde le 14 avril 2011, avait servi de déclencheur, Libération prend cette semaine le relais d'un débat ouvert qui ne fait que (re)commencer.

« Nous demandons solennellement à Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, d'organiser la tenue d'états généraux du jazz afin de redéfinir ensemble, avec tous les acteurs de cette filière, les politiques que nous voulons voir mises en œuvre pour assurer la survie d'un secteur musical qui fait partie intégrante de notre paysage culturel », écrivent les signataires.

Premier effet positif, dès ce mercredi après-midi, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a réagi dans un communiqué pour annoncer qu'il recevrait les représentants du monde du jazz à la rentrée. A suivre...

http://www.culture.gouv.fr/mcc/Espace-Presse/Communiques/Frederic-Mitterrand-ministre-de-la-Culture-et-de-la-Communication-recevra-les-representants-du-monde-du-jazz-a-la-rentree



Article Libération – Tribune du 27 juillet 2011.

Les liens particuliers que la France a tissés avec le jazz remontent aux premières heures de cette musique ; aux compositeurs Claude Debussy, Maurice Ravel ou Erik Satie qui ont trouvé dans ce genre nouveau une source d’inspiration fertile, au triomphe de Joséphine Baker et Sidney Bechet à Paris dans les années 1920 et puis, au milieu des années 1930, à la création du Quintette du Hot Club de France avec Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. La Libération a vibré au son des orchestres swing de l’armée américaine, alors que le be-bop était déjà en marche, et certains de ses plus grands représentants sont venus trouver chez nous un refuge salutaire (Don Byas, Bud Powell, Kenny Clarke…) et ont ainsi favorisé les échanges avec des musiciens français qui n’ont pas tardé à s’emparer de ce nouveau langage.
 La France a aussi été une terre d’accueil privilégiée pour de nombreux hérauts du free-jazz et, grâce à la diversité de sa société, elle a donné au jazz-fusion quelques-uns de ses meilleurs instrumentistes. Depuis, le jazz y a connu un essor qui ne s’est jamais démenti, avec ses courants, ses influences, sa marginalisation puis ses soutiens, ses hauts, ses bas…

Aujourd’hui, cette musique traverse une crise profonde. Nous sommes bel et bien à la croisée des chemins et c’est à nous (musiciens, fédérations, associations, écoles, producteurs, journalistes…) de prendre la mesure des enjeux et d’engager le débat qui s’impose. En effet, les musiciens de jazz sont dix fois plus nombreux qu’il y a vingt ans, en particulier les jeunes issus des écoles de(s) jazz et des musiques improvisées qui se sont multipliées. Or l’environnement professionnel dans lequel ils tentent de s’insérer s’est considérablement détérioré. Les droits sociaux des artistes ont fondu, marginalisant des centaines d’artistes depuis les directives de 2008. 
Les producteurs - du moins ceux qui n’ont pas mis la clef sous la porte - ne parviennent plus à vendre de disques. Les salles comme les festivals sont soumis à des contraintes budgétaires toujours plus insurmontables et ont, par conséquent, de plus en plus de mal à refléter et relayer la très grande diversité du jazz français. Il en va de même de la presse spécialisée. Le jazz perd chaque année en visibilité, englobé qu’il est dans les «musiques actuelles» dont il est la grande oubliée.
Cette situation est d’autant plus inacceptable que le jazz n’a jamais été aussi riche et foisonnant. Qu’ils s’inscrivent dans une démarche de préservation ou de relecture des traditions et du répertoire, d’échanges internationaux, de métissages, d’expérimentation ou d’innovation, les musiciens français continuent de faire vivre cette musique à travers tout le pays dans un sentiment de résistance allant croissant, en s’efforçant de créer les conditions du renouvellement d’un public avide de partager cette expérience unique. Dans leur grande diversité, ils constituent aujourd’hui un patrimoine national tout autant que de multiples foyers de création qu’il est impératif de soutenir, tout comme il est urgent de soutenir l’ensemble de la filière qui les fait vivre ; les fédérations, les associations, les producteurs, les programmateurs, les diffuseurs, les écoles, les médias et les sociétés civiles.
C’est pourquoi nous demandons solennellement à monsieur Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, d’organiser la tenue d’états généraux du jazz afin de redéfinir ensemble, avec tous les acteurs de cette filière, les politiques que nous voulons voir mises en œuvre pour assurer la survie d’un secteur musical qui fait partie intégrante de notre paysage culturel, mais qui risque fort de s’appauvrir jusqu’à disparaître si rien n’est fait en sa faveur.
Quelques signataires : Pascal Anquetil, Ann Ballester, Daniel Beaussier, Lionel Belmondo, Vincent Bessières, Pierre de Bethmann, Claude Carrière, Guillaume de Chassy, Mederic Collignon, Michel Contat, Laurent Coq, Eric Debegue, Christophe Deghelt, Jacques Delors, Reno Di Matteo, Alex Dutilh, Ludovic Florin, Mohamed Gaslti, Michel Goldberg, Hidehiko Kan, Géraldine Laurent, Julien Lourau, China Moses, Leïla Olivesi, Pierrick Pedron, Michel Portal, Jérôme Sabbagh, Henri Texier, Bruno Tocanne, Baptiste Trotignon, l’Union des musiciens de jazz (UMJ), Louis Winsberg, François Zalacain...

1 commentaire:

  1. Moi j'ai envie d'un jus de mangue pressé et d'un boeuf sur un toit de Rio... Next year?

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