UN PAVE DANS LA MARRE.
Je suis interpellé. Le 5 avril dernier, je recevais sur ma boite mail un message de mon grand ami mélomane. Il m'écrivait simplement : "Pour ne pas oublier notre beau pays..." ; et m'envoyait ce lien :
Il n'a pas fallut longtemps pour comprendre que je n'étais pas sur un blog traditionnel (comme le miens par exemple). Déjà, il n'y avait qu'un seul article dans l'historique. Ensuite, plus de 500 commentaires sur ce même article (là, je suis vert !).
Qu'en est-il ?
Le pianiste de jazz Laurent Coq adresse des courriers informatiques à Sébastien Vidal (ancien musicien, programmateur de la radio privée TSF jazz et du Duc des Lombards) et lui fait part de son mécontentement. Affaire personnelle ? Pas si sûr. La discussion tourne vinaigre, les deux personnes se connaissent visiblement très bien (quel jazzman français ne connait pas S.Vidal ?).
Le dialogue de sourds se transforme en une lettre ouverte, publique, relayée par le biais d'un blog – créé juste pour l'occasion. Que le plus de monde possible soit ainsi renseigné.
Ça met mal à l'aise, c'est cru, direct. Laurent, visiblement très affecté, prend l'initiative de tout déballer sur la table. Il ne joue pas, là. Mettant ouvertement en cause la responsabilité d'un club et d'un média, il réaffirme sa place d'artiste et affiche les difficultés dans lesquelles se débattent aujourd'hui les jazzmen français. Bien plus que cela, la thématique abordée peut s'ouvrir à tous les secteurs artistiques ; pas seulement celui du jazz, vous le comprendrez par vous même. Deux cent musiciens interviennent et prennent rapidement position.
C'est quand même incroyable que le nombre de musiciens de jazz ait triplé en 30 ans et que le nombre que clubs ait à ce point régressé. Il n'y a peut être plus de demande ? Le jazz et le blues sont pourtant les musiques les plus vendues actuellement sur le marché du disque...
A Paris, il n'y en a pas beaucoup des radios qui diffusent de la bonne musique. A Paris, il n'y a plus beaucoup des clubs de jazz où l'on peut entrer librement, déposer nos états d'âmes et juste écouter du bon son. Et ailleurs ? les banlieues sont-elles si bleues ?
Oui, J'écoute TSF. La voix grave de Pierre Bouteiller me réveillait avant le travail, Si bémol et fadaises (ah !). Moi aussi je soupire pendant les longues pages de pubs et, finalement, jubile quand je découvre le dernier Tigran Hamasyan ou réécoute un bon Mingus. La nuit c'est vraiment mieux la radio... Oui, je me rends régulièrement au Duc des Lombard. Ce lieu m'est familier, j'aime les jams sessions animées par Rémi Vignolo, les vendredi et samedi soirs. J'aime aussi pouvoir écouter Antonio Farao, les frères Belmondo, Henri Texier ou David Murray. De nouveaux talents, il est vrai, j'en ai pas beaucoup vu. Mais il faut bien remplir ! Elargir son public ! Comment on fait ? Est-ce une question d'argent ?
Quelques jours plus tard, l'histoire laisse des traces. Je ne pouvais faire semblant d'être indifférent à un débat qui me concernait, dans la mesure où je suis consommateur de musique, de jazz en particulier, que je m'essaye - depuis plusieurs années - à écrire sur cette thématique, et que je joue d'un instrument - depuis plus longtemps encore.
Sébastien Vidal n'est certainement pas responsable de l'oligarchie jazzistique en France... et le "cumul des pouvoirs" alors ? Je ne pense pas qu'il soit là, le véritable soucis - mais "pouvoir", tout de même, ça sent des pieds.
A qui les musiciens lésés (ceux qui voient passer trois fois le même artiste dans la même saison et jouent à la maison) peuvent-ils s'adresser ?
Francis Marmande a, lui aussi, suivit ce débat amère et brûlant. Son article dans le Monde du 14 avril permit d'étendre le chant de cette discussion et de questionner un plus large publique.
A mon tour de relayer l'information, de faire circuler le message, l'appel du coeur pourrait-on dire.
Je n'ai aucun autre intêret que d'obtenir, comme Laurent, comme Sebastien aussi, des éléments de réponses sur des questions de fond. L'art est si fragile quand il est confronté au marché. Ce n'est pas nouveau. Il ne s'agit pas de faire porter le chapeau au seul Duc des Lombards et de stigmatiser primairement un débat qui, comme souvent, doit trouver ses nuances.
Le cri de Laurent révèle le malaise d'une communauté d'artistes qui luttent en silence pour vivre, en faisait ce qu'ils aiment et ce qu'ils savent faire, tout simplement. Au cœur du problème, le respect du pluralisme et de la diversité quand on est un acteur culturel. Parce que les musiciens ont irrémédiablement besoin des programmateurs, parce que les peintres ont besoin des galeristes. C'est vrai, quand on programme, on est forcement exposé à la critique... Ce qui plait aux uns, peu déplaire aux autres. La clef demeure l'équilibre alors ? La question du dosage se pose toujours... Pas forcément. Il est parfois bon de se mouiller !
Donc, s'il s'agit de prendre position, je pourrais simplement conclure en disant que si j'écoute TSF et fréquente le Duc c'est avant tout parce que j'aime la musique, de Laurent Coq.
Le travail doit venir de chacun d'entre vous. Lisez cette lettre ouverte explosive et ne vous restreignez pas, COMMENTEZ. Cet article ne sert qu'à cela (le miens, mais surtout celui de Laurent). S'il permet d'écouter une "autre" musique, de briser des forteresses, de promouvoir l'art, c'est gagné. Accordons nos violons et trouvons - sans complaisance - la mélodie adéquat aux "jeux" de nos maux.
J'attends vos réactions...
Pourquoi JASS ?
Pourquoi JASS ?
Le JAZZ a dans les veines du sang africain, c'est certain - jaja signifie "danser", jasi "être excité"- ; mais peut-être aussi une racine enfouie, d'origine indonésienne -"jaiza" faisant écho aux sons des percussions. En français dirions-nous : "cela va faire jaser", parler ? Le 2 avril 1912, le Los Angeles Time évoque la jazz ball irrécupérable du lanceur Ben Henderson. Dérivé de l'argot, le mot jizz, renvoie à l'énergie, au courage et à la vigueur sexuelle. Le jasz a également l'odeur entêtante du JASMin, des parfumeries françaises de New-Orleans. A moins que l'étymologie du mot ne vienne de JASper, danseur esclave des années 1820, d'une plantation louisianaise ? Ou JASbo Brown, musicien itinérant et joueur de blues avant-gardiste de la fin du XIXe siècle ? Musique interdite, jouée dans les bordels, ce langage d'origine black american établit le lien indivisible entre le corps et l'esprit. Par la perpétuelle énergie de son discours, il puise dans l'Instant la force d'enrichir son long parcours, toujours bien vivant. J-ASS donne la fièvre et guérit ! Essayez-voir.
Le JAZZ a dans les veines du sang africain, c'est certain - jaja signifie "danser", jasi "être excité"- ; mais peut-être aussi une racine enfouie, d'origine indonésienne -"jaiza" faisant écho aux sons des percussions. En français dirions-nous : "cela va faire jaser", parler ? Le 2 avril 1912, le Los Angeles Time évoque la jazz ball irrécupérable du lanceur Ben Henderson. Dérivé de l'argot, le mot jizz, renvoie à l'énergie, au courage et à la vigueur sexuelle. Le jasz a également l'odeur entêtante du JASMin, des parfumeries françaises de New-Orleans. A moins que l'étymologie du mot ne vienne de JASper, danseur esclave des années 1820, d'une plantation louisianaise ? Ou JASbo Brown, musicien itinérant et joueur de blues avant-gardiste de la fin du XIXe siècle ? Musique interdite, jouée dans les bordels, ce langage d'origine black american établit le lien indivisible entre le corps et l'esprit. Par la perpétuelle énergie de son discours, il puise dans l'Instant la force d'enrichir son long parcours, toujours bien vivant. J-ASS donne la fièvre et guérit ! Essayez-voir.
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Ah bah ça fait plaisir, tu n'as donc pas oublié notre beau pays ! Ton grand ami mélomane est fier, et d'ailleurs il est aussi erotomane, cleptomane, soiscoolman et deltaplane! Tu as bien recentré le débat, parce que ce n'est pas si simple entre les crottes de nez qu'ils s'envoient à la gueule les mecs. Ca fait chier parce que c'est un vrai problème, et même si des tensions du même acabit doivent exister stateside, elles doivent être minimes et surtout pas si graves comparé à ici, parce qu'ici on est juste en train de tuer la musique !
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