Pourquoi JASS ?

Pourquoi JASS ?
Le JAZZ a dans les veines du sang africain, c'est certain - jaja signifie "danser", jasi "être excité"- ; mais peut-
être aussi une racine enfouie, d'origine indonésienne -"jaiza" faisant écho aux sons des percussions. En français dirions-nous : "cela va faire jaser", parler ? Le 2 avril 1912, le Los Angeles Time évoque la jazz ball irrécupérable du lanceur Ben Henderson. Dérivé de l'argot, le mot jizz, renvoie à l'énergie, au courage et à la vigueur sexuelle. Le jasz a également l'odeur entêtante du JASMin, des parfumeries françaises de New-Orleans. A moins que l'étymologie du mot ne vienne de JASper, danseur esclave des années 1820, d'une plantation louisianaise ? Ou JASbo Brown, musicien itinérant et joueur de blues avant-gardiste de la fin du XIXe siècle ? Musique interdite, jouée dans les bordels, ce langage d'origine black american établit le lien indivisible entre le corps et l'esprit. Par la perpétuelle énergie de son discours, il puise dans l'Instant la force d'enrichir son long parcours, toujours bien vivant. J-ASS donne la fièvre et guérit ! Essayez-voir.

mercredi 20 avril 2011

Le HIGHLINE BALLROOM Jazz pour le Japon



La highline est devenue, en l'espace de quelques années, un lieu incontournable à New York. Située dans le quartier de West Village, cette ancienne voie ferrée aérienne – d'un peu plus de 2 kilomètres – fut entièrement réhabilitée. La "ligne suspendue" est aujourd'hui un endroit totalement atypique dans le paysage new yorkais.
Alors que la nature reprenait peu à peu ses droits sur la voie, abandonnée depuis près de 20 ans, plusieurs amis fondèrent une association vouée à la transformation de l’ancien chemin de fer en promenade publique.
De jour, le Meatpacking districk offre une géographie urbaine totalement industrielle. La brique ocre avoisine avec les métaux de fonderie. D'immenses lofts aux grandes baies vitrées accueillent des boutiques de vêtements hip. Chaque coin de rue arboré cache un petit restaurant italien cosy à souhait. C'est un quartier de flânerie et de bon goût.

De nuit, au pied de la ligne suspendue, la magnifique salle du Highline Ballroom accueille, depuis 2008, des concerts de styles très variés. Jorma Kaukonen et Jack Casady de l'ancien Jeferson Airplane s'y produiront le 23 avril, Femi Kuti le 26. Les rappeurs 50 Cent, Ludacris ou Mos Def y ont fait plusieurs passages ; Esperanza Spalding, Santana et Ben Harper également...


Depuis 23 ans, la note bleue de New York s'est exportée au Japon, à Tokyo et Nagoya. La musique en générale y est appréciée comme nul part ailleurs. Les japonais sont des mélomanes, c'est sûr ; des audiophiles pointus, aussi ; des producteurs minutieux, des organisateurs de concerts exceptionnels, c'est indéniable. Oui, le Japon est une nation de musique. D'ailleurs, la plupart des disques rares ne sont souvent disponibles qu'en import nippon. C'est curieusement vrai pour la jazz tout autant que pour la country music ou le rock psychédélique californien. La grande nation japonaise mange tout cru les plus belles mélodies du monde sans jamais n'être rassasiée.

Dans l’effroi de la récente catastrophe naturelle, ayant dévastée le pays, Blue Note New York décide de construire un pont musical pour débloquer des fonds et essayer de contribuer à ce que grisaille redevienne azur au Japon.

Hier et avant hier soirs, deux concerts d'exceptions – SOLD OUT ! - étaient donnés au Highline Ballroom en bénéfice pour le Japon. Organisé par le BLUE NOTE JAZZ, une pléiade de musiciens de la scène jazz prêtèrent leurs talents pour le plus grand plaisir des mélomanes new-yorkais.


Lundi 18 nous pouvions entendre la même soirée : José James, Renée Fleming, Madeleine Peyroux, Joe Lovano, Regina Carter, Karrin Allyson, Don Byron, Paquito D'Rivera, Sonny Fortune, Antonio Hart, Eldar Djangirov ou encore Janis Siegel et Eddie Gomez.

Hier soir, mardi 19, nous retrouvions Mc Coy Tyner, Richard Bona, Ron Carter, John Scofield, Michel Camilo, Lionel Loueke, Kenny Barron, Robert Glasper, Roy Hargrove, Christian Scott, Ben Allison, Toshiko Akiyoshi, Steve Williams... et bien d'autres.

La solidarité peut (aussi) être chantée !

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